Opération sauvegarde pour la mosquée Sidi Ghanem, premier lieu de culte musulman en Algérie
Pour connaître l’histoire de la première mosquée construite en Algérie, il faut remonter treize siècles en arrière. Une grande opération de restauration a été lancée pour sauvegarder celle qui est aussi classée deuxième mosquée d’Afrique du Nord
Les travaux de restauration ont commencé à la mosquée Abou Mouhadjir Dinar, la toute première mosquée construite en Algérie, située à Mila (nord-est) : la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, a officiellement lancé l’opération de sauvegarde souhaitée par les habitants de la ville.
« Il sera procédé à la restauration et à la sauvegarde de la mosquée bâtie en l’an 59 de l’hégire, correspondant à l’an 670, par Abou Mouhajir Dinar, localement appelée mosquée Sidi Ghanem, qui constitue la toute première mosquée d’Algérie et la deuxième d’Afrique du Nord », a précisé la ministre.
Un appel d’offres national a été lancé pour la réalisation de ce projet pour lequel une enveloppe de 140 millions de dinars (près d’un million d’euros) a été allouée, dont 124 millions de dinars (un peu plus de 800 000 euros) pour les travaux de restauration.
Classée site archéologique en 1967
La mosquée a été bâtie par Abou Mouhajir Dinar, l’émir d’Ifriqiya, de 674 à 681 pour le compte des Omeyyades. Baptisée d’abord du nom d’Abou Mouhajir Dinar, elle prend par la suite le nom d’un imam fatimide qui y a officié, Sidi Ghanem, dont le mausolée se trouve à Oran.
Vieille de treize siècles, la mosquée Sidi Ghanem est connue pour ses particularités qui ont de tout temps passionné les historiens et les archéologues. Son minaret était haut de 62 mètres. Pour l’atteindre, il fallait arpenter un escalier composé de 365 marches. La mosquée a été bâtie sur les ruines d’une basilique romaine. Sa structure portante est faite de matériaux récupérés de la ville antique.
Ce vieil édifice a résisté à la colonisation française. Le bâtiment a été transformé en écurie pendant l’occupation française. Son minaret a été démoli et sa pierre utilisée pour construire une église dans le centre-ville de Mila.
Dans un entretien accordé à l’agence Anadolu, le chercheur en histoire algérienne, Noureddine Bouarrouj, explique que l’architecture de la mosquée ressemble grandement à celle de la mosquée omeyyade de Damas en Syrie et de la mosquée de Kairouan en Tunisie.
Il la décrit comme « un rectangle blanc bâti sur une superficie de 820 mètres carrés ».