Plus de 5000 oiseaux migrateurs font une halte près d’El Menea
La zone humide du lac de Sebkhat El-Maleh, classée zone humide « d’importance internationale » depuis 2004 sur la liste de la convention de Ramsar, est « une halte et une zone de nidification » précieuse sur l’axe migratoire entre l’Europe et l’Afrique
Plus de 5000 oiseaux migrateurs ont été dénombrés par les ornithologues dans la zone humide du lac de Sebkhat El-Maleh, à la sortie sud d’El Menea, selon la Conservation des forêts de la wilaya.
Le traditionnel recensement international des oiseaux migrateurs, effectué chaque année le 15 janvier par les ornithologues, a permis de répertorier 35 espèces, pour la plupart des espèces d’oiseaux d’eau tels des anatidés (canards souchets, tadornes de belon, tadornes, sarcelles d’hiver et sarcelles marbrées) ainsi que d’autres espèces tels le flamand rose, le foulque macroule, le Gallinule poule d’eau, la spatule blanche et le héron cendré, a expliqué Abdelwahab Chedad, responsable du groupe de Ghardaïa pour le Réseau national des observateurs ornithologiques algériens (RNOOA).
Tous ces oiseaux utilisent cette zone humide d’El Menea comme « une halte et une zone de nidification » sur l’axe migratoire entre l’Europe et l’Afrique.
Cette fréquentation classe cette zone humide « d’importance internationale » depuis 2004 sur la liste de la convention de Ramsar.
Cette convention de Ramsar, aussi couramment appelée convention sur les zones humides, est un traité international adopté le 2 février 1971 pour la conservation et l’utilisation durable des zones humides, qui vise à enrayer leur dégradation ou leur disparition en reconnaissant leurs fonctions écologiques ainsi que leur valeur économique, culturelle, scientifique et récréative sous la désignation de site Ramsar.
Une station de lagunage naturelle
La zone humide du lac de Sebkhat El-Maleh s’étend sur presque 19 000 hectares, dont 1600 hectares de plan d’eau et une périphérie végétale.
Une partie des espèces fréquentant la zone humide est inscrite sur la liste des oiseaux menacés, élaborée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), selon Abdelwahab Chedad.
Ce site naturel aquatique, qui recèle des potentialités naturelles susceptibles de promouvoir un tourisme écologique, accueille, en plus des oiseaux, des reptiles, des poissons et une flore endémique riche et variée (Tamarix limoniastrum, Phragmites et Typha) sur les berges et même les eaux du lac.
En vue de préserver et d’augmenter l’intérêt de cet écosystème biologique, les pouvoirs publics ont réalisé une station de lagunage naturelle des eaux usées d’une capacité de traitement de 30 000 m3/jour, pour prendre en charge les rejets d’eaux usées domestiques des communes d’El Menea et Hassi El Gara, et éviter la pollution du lac naturel.
Les observateurs ornithologues de la Conservation des forêts de la wilaya de Ghardaïa ont également dénombré plus de 5500 oiseaux migrateurs de plus de 25 espèces dans trois zones humides « artificielles » créées à la faveur d’un programme de traitement des eaux usées, de préservation de l’environnement et des ressources hydriques dans la wilaya, d’après Abdelwahab Chedad, aussi responsable du bureau de la protection de la faune et de la flore à la Conservation des forêts de Ghardaïa.
Ces zones humides artificielles et non classées, constituées par les stations d’épuration des eaux usées de Kef Doukhen (exutoire de l’oued M’zab) à El Atteuf, de Berriane et de Guerrara, sont devenues des sites de nidification d’une population avifaune assez importante.
Elles constituent des atouts favorables pour le développement d’un tourisme écologique et culturel durable et offrent la possibilité aux régions de Ghardaïa et d’El Menea de devenir d’attractifs pôles touristiques.