Dahbia, une huile d’olive qui vaut de l’or
Médaillée d’or pour la deuxième fois consécutive au concours international de Dubaï, Dahbia (la dorée) contribue à propulser l’Algérie au rang de pays producteurs d’huile d’olive premium. Rencontre avec Hakim Alilèche, qui l’a mise au point
C’est une nouvelle récolte d’or pour l’Algérie : lors du prestigieux concours international Dubaï Olive Oil Competition (DOOC), qui s’est tenu en mars dernier, six producteurs algériens ont remporté une médaille d’or pour leur huile d’olive de récolte précoce.
Parmi eux : Hakim Alilèche, 49 ans, producteur de l’huile extra vierge Dahbia (la dorée, en hommage à sa mère et à son épouse, dont c’est le prénom). C’est la quatrième fois que l’huile extra vierge Dahbia se distingue à l’international : une médaille d’or au même concours l’an dernier, et deux médailles d’argent remportées au Japon et à Londres.
Et ce n’est pas fini : l’Agence française de valorisation des produits agricoles (AVPA) vient de retenir Dahbia pour un nouveau trophée dont la remise est prévue pour le 10 mai en France.
Si aujourd’hui, Hakim Alilèche est en mesure d’imposer son huile face aux illustres huiles italiennes, espagnoles, grecques et/ou américaines, c’est parce que depuis vingt-deux ans, il consacre toute son énergie à sa passion. L’oléiculture, c’est toute sa vie. Mais c’est en bio que Hakim Alilèche a choisi d’investir.
C’est au début des années 2000, à Benhar (Djelfa, au pied de l’Atlas saharien, à 250 km au sud d’Alger) que ce graphiste de formation reconverti dans l’agriculture plante ses premiers oliviers. Son exploitation s’étend aujourd’hui sur 40 hectares. On y compte 15 000 oliviers, dont 10 000 en production.
« C’est une exploitation progressive. Notre objectif est de passer à 300, voire à 500 hectares, à raison de 1500 plants par hectare. Les nouveaux plants vont entrer en production dans quatre ans », explique Hakim Alilèche à MyAlgeria.
« Nous restituons à l’olivier ce qu’il nous donne »
Ses moulins, de dernière génération, sont implantés au cœur même de son oliveraie. Soucieux de produire une huile de première qualité et aussi biologique que possible, Hakim Alilèche a proscrit tous les produits chimiques et non naturels.
Les engrais nécessaires à l’entretien de son oliveraie sont produits naturellement, sur place, à travers le recyclage de la paille, du feuillage et de l’ensemble des déchets oléicoles.
« Nous en produisons un compost organique. Nous brûlons une partie du feuillage et de la paille pour en faire une cendre ; celle-ci est très riche en calcium, alors que les mauvaises herbes brûlées ont un important potentiel en phosphore. Nous restituons ainsi à l’olivier ce qu’il nous donne », souligne Hakim Alilèche.
« La récolte précoce se fait pendant que le fruit est de couleur mi-violette mi-verte, période durant laquelle l’olive est très riche polyphénols »
– Hakim Alilèche
Depuis le début, le producteur de Dahbia s’essaie à différents modes de production biologique. Même lorsqu’il s’agit de lutter contre la mouche détruisant les oliviers en période de feuillage, il fait appel aux méthodes traditionnelles, en répandant la fumée de son feuillage à travers son oliveraie. « C’est un insecticide naturel très efficace », assure-t-il.
Dahbia est une huile tirée de récoltes précoces, riche en antioxydants et en polyphénols, hautement bénéfiques pour la santé.
La récolte se fait à la main, à l’aide de peignes et de filets, en quelques heures seulement pour pouvoir préserver la bonne santé et les nutriments du fruit.
« La récolte précoce se fait pendant que le fruit est de couleur mi-violette mi-verte, période durant laquelle l’olive est très riche polyphénols », soutient le producteur.
Son indice de peroxyde, évalué à 0,09, est nettement inférieur à la norme mondialement admise pour les huiles extra vierges, qui s’élève à 20. Pour ce qui est de l’acidité, la norme universelle pour l’huile extra vierge est de 0,8. Dahbia est à seulement 0,16, ce qui en fait une huile particulièrement douce en bouche.
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Soucieux du suivi permanent du comportement de ses oliviers face à un climat changeant, le producteur de Dahbia investit beaucoup dans la recherche et développement afin de tirer le meilleur de ses oliviers.
« Je vais continuellement vers les experts pour améliorer la qualité de nos produits. Je ne rate pratiquement aucune formation », explique-t-il à MyAlgeria.
« Nous faisons même de la recherche et du développement sur notre site aussi bien pour la certification que pour l’élaboration de fertilisants naturels et autres techniques de protection des sols et des oliviers. Notre but est de normaliser notre olive et notre huile à l’international en fonction des standards mondiaux. »