Disco Maghreb ou la fièvre DJ Snake
Un single et un clip : le monde vibre au nouveau son électro-raï de DJ Snake qui célèbre l’Algérie. Déjà culte
« C’est trop l’Algérie ! » Le tout nouveau single de DJ Snake a visé les Algériens en plein cœur. Le clip officiel enregistrait ce mercredi 1er juin, moins de 24 heures après sa première diffusion, presque 2,5 millions de vues sur YouTube.
Il faut dire que William Grigahcine (son vrai nom) a mixé tous les ingrédients du succès.
D’abord, « DJ Snake joue la carte de la nostalgie : Disco Maghreb [prestigieuse maison de disque qui a produit les premiers chanteurs de raï] c’est une légende qui dépasse Oran », assure Lina, fan de la première heure et Oranaise qui confie : « Mon cœur a bondi quand j’ai vu le clip, ça me parle tellement ! »
Je rentre d'Algérie. Je tombe sur le clip #DiscoMaghreb de @djsnake et j'ai juste l'impression d'y être encore. Démentiel comme le rythme et émouvant dans ses dernières notes en mode Raï des années 80 👏🇩🇿 https://t.co/YNVeosue9t
— Nabil Djellit (@Nabil_djellit) June 1, 2022
Ensuite, l’artiste français qui reste très attaché à ses origines algériennes (voir le touchant hommage à sa grand-mère décédée) a su mixer ce qui fait l’Algérie d’hier et d’aujourd’hui, « comme cette vieille en tenue traditionnelle qui roule en décapotable », relève Mokhtar, graphiste. « Et puis cette mobylette Peugeot 103, moyen de transport et de performance préféré de certains jeunes dans l’ouest de l’Algérie, est tellement iconique ! »
Disco Maghreb de @djsnake sous airpods ce matin dans le métro. J’ai l’impression que toute la rame va bouger des épaules
— Bilal Achour-tani (@BilalAchourTani) June 1, 2022
Entre courses de dromadaires et cours de danse allaoui (danse traditionnelle guerrière de l’ouest algérien), mariage en chedda et bélier tatoué d’un serpent aux couleurs de l’Algérie, montagnes ancestrales et logements sociaux, le clip illustre l’intention de l’artiste : jeter « un pont entre les différentes générations et origines, faisant un lien entre l’Afrique du Nord, le monde arabe et au-delà ».
Des visages connus
DJ Snake a également su intégrer dans son récit des visages connus, comme ceux de la star du raï Cheba Dalila, Mustapha Himoun, dit « Mustapha Bila Houdoud », du nom de l’inoubliable série comique des années 1990, ou Boualem, producteur de Disco Maghreb, que l’on voit à l’aube, au début du clip, lever le rideau de fer de la boutique du même nom que la maison de disque. Sans parler de Khaled, qui, s’il ne figure pas dans le clip, signe l’outro de la vidéo.
Boualem Disco Maghreb 👑❤️ pic.twitter.com/8SXGKoBXo5
— DJ SNAKE (@djsnake) May 30, 2022
« La ghaïta, le raï, l’électro, tous ces sons nous font vibrer et c’est une idée simple mais efficace d’avoir voulu les associer », souligne Merouane, producteur de musique.
Enfin, si Disco Maghreb touche autant de monde, pour Jihane, employée dans une banque, c’est parce que « son message est sincère ».
DJ Snake a voulu ce single et cette vidéo comme « une lettre d’amour » aux Algériens. « Toute la cité Climat de France se souviendra du jour où il est venu tourner la partie du clip où on le voit animer une foule comme il animerait un mariage », témoigne-t-elle, des étoiles dans les yeux. « C’était magique ! »